dimanche 14 juillet 2013

Acte I, Scène II La décision

Après avoir pris conscience que j'avais échappé au pire en n'ayant qu'une opération bénigne, sans ablation ni curetage, s'ensuivit 2 mois d'angoisses intenses face à la réalité qui se profilait pour les mois à venir. Le chirurgien lors du RDV post opératoire m'exposa le "protocole" de soins qu'on me réservait et auquel d'emblée je m'opposai vivement. Elle sembla interloquée, sans doute peu de gens s'y oppose ou refusent les bienfaits de la médecine surtout dans ce genre de cas. Elle me donna néanmoins une liste d'oncologues consultant aux Diaconesses en me faisant promettre d'en voir au moins un. Ce que je fis. J'en choisi un au hasard que je vis rapidement en consultation. Elle m'expliqua ce à quoi je m'exposais en refusant ce traitement préventif aux vues du grade de la tumeur: grade III pT1c, pN0, RO 80%, RP 60 %, Ki 67 à 50 %, HER positif. Un vrai charabia je l'avoue mais je compris que pas de chance, j'avais une tumeur grade III, soit très agressive. Face à ce constat le protocole était 6 cures de chimio, 3 FEC et 3 Taxotère pour les connaisseurs ( en général ils voient tout de suite à quoi je fais allusion.) + Herceptine + 25 séances de radiothérapie et 5 ans d'Hormonothérapie...Mon esprit reptilien s'opposa de fait à ce traitement car pour avoir parcouru bons nombres de blogs, sites et livres, les effets secondaires sont particulièrement violents et agressifs. Ayant baigné dans le culte de la Nature, des plantes et des médecines naturelles, cela me semblait totalement inacceptable. L'oncologue voyant mon obstination, me promit néanmoins d'y réfléchir et de revenir dans 15 jours.
Face à ce choix cornélien je plongeais dans maints ouvrages dont certains qui m'ont vraiment marquées; à savoir les best-seller de David Servan-Shreiber, "l'Anti-Cancer", celui du canadien Bernie Siegel "L'amour, la médecine et les miracles", et un très bon ouvrage de référence du Dr Luc Bodin " Mieux vivre la thérapie du cancer" qui regorge de bons conseils en tout genre et reste très équilibré entre l'allopathie et toutes les autres formes de médecine. Je décidai également de prendre l'avis d'autres médecins et thérapeuthes, histoire de me conforter dans mes opinions. 

D'abord un autre oncologue, dogmatique au possible qui me regarda comme un insecte quand je lui dis que je ne voulais pas de ce protocole. Il m'asséna que je n'avais pas le choix et que toute autre décision serait inacceptable. Je le rangeai définitivement dans la catégorie des médecins sectaires et sans aucune compréhension. Exposer au malade ce qu'il risque et une chose, lui faire entendre que toute autre décision relève de la folie en est une autre. J'estime qu'on a le droit de refuser un traitement, d'y songer bref de prendre son temps. Puis mon généraliste prit le relais, aussi nuancé dans ses propos. Je m'orientai alors vers un homéopathe trouvé via l'association Beljanski. Là au moins, me dis-je j'aurai une oreille compatissante et un avis différent. Certes l'approche fut beaucoup plus nuancée mais le verdict identique, je m'exposais à une récidive bien pire que le premier cancer. Face à mon désarroi, ce très bon médecin, que je classe parmi les meilleurs rencontrés, me proposa une thérapie brève nommée EMDR. J'en avais entendu parlé dans le livre de Dr Servan Shreiber sans vraiment savoir en quoi cela consistait. La méthode me sembla d'emblée un peu simpliste mais en fait très efficace, l'avenir va le prouver. 
A cela j'ajoutais certaines plantes préconisées dans ce genre de pathologie, à savoir le Desmodium, destiné à régénérer le foie, des Oméga 3, des probiotiques car la flore intestinale est bien attaquée.  On peut ajouter la Propolis, le Maïtaké et bien d'autres plantes destinées à soutenir l'organisme.
Second RDV avec l'oncologue. Je tentai de trouver une autre alternative mais elle ne sembla pas plus réceptive et me donna 1 dernier délai de 15 jours pour donner ma réponse définitive.

Encore 2 ou 3 séances d'EMDR finirent par me faire changer radicalement d'avis. Moi-même je n'en suis pas revenue. Non pas que j'envisageais ce traitement avec allégresse mais je le voyais sous un autre jour à présent. Un passage, une sorte de temps hors du temps, où tout s'arrête pour enfin faire le point sur sa vie et passer à autre chose. Car un cancer, comme beaucoup de maladies est souvent déclenché par la personne  elle-même et dans mon cas j'en suis persuadée. Le plus souvent un sentiment de totale impuissance en est la cause allié à un fort sentiment d'insécurité et un caractère porté vers le ressentiment et le non lâché prise. Ce qui tout à fait mon cas. Après ça chacun l'entend comme il le veut, c'est une appréciation toute personnelle.
Fin avril dernier RDV avec l'oncologue qui me dit que c'est maintenant ou jamais. Je lui annonce donc que je suis partante pour un "début" de traitement. Elle me fis alors l'effet d'un chat devant une jatte de lait et appela sur le champ le chirurgien, l'infirmière et l'anesthésiste afin de programmer la suite des événements. Sans doute pensa t'elle que j'allai aussi vite changer d'avis et repartir dans la nature. Tout fut donc programmé dans la demie heure. Si tout pouvait être aussi rapide !!

Le 2 mai devra être implanté le cathéter ou Port-a-Cath pour les initiés, sorte de boitier implanté sous la peau permettant les injections lors de traitements de longues durées. J'avoue que cette perspective me fait froid dans le dos, non pas que ce soit une lourde intervention mais se ballader 1 an avec ça dans le corps me révulsa.


A très bientôt !!

1 commentaire:

  1. Je découvre ce qui t'arrives et je suis toute secouée !J'imagine ce que tu as pu ressentir vis à vis de la chimio et des divers traitements proposés, mais parfois on n'a pas vraiment le choix malheureusement...
    En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas, entre voisines !! :)

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